Le trésor des cathares est acheminé en Italie, à cheval jusqu'à Port-la-Nouvelle, en bateau jusqu'à Menton et à cheval jusqu'à Crémone
La
fin de l'espoir
A 1207 m d'altitude, sur un éperon rocheux la vie est rude.
500 personnes sont installées ici sur un réduit large
de 80 mètres avec vivres et chevaux. Il faut beaucoup d'imagination
pour se représenter le village à l'époque. Une
bonne heure et beaucoup d’efforts sont nécessaires pour
en atteindre le sommet. En 1242, le comte de Toulouse, seigneur
d'un territoire qui va s'émiettant comme peau de chagrin tente
de s'opposer une dernière fois à Louis IX en s'alliant
avec le roi d'Angleterre. Mais les défaites de ses amis à
Saintes anéantissent ses espoirs. La révolte du comte
donne le signal d'une expédition contre les inquisiteurs à
Avignonet-Lauraguais ou le dominicain Guillaume Arnaud s'apprête
à dresser ses bûchers. C'est un massacre, les crânes
de sept moines missionnaires sont fracassés. Raymond VII
signe la paix de Loris le 30 octobre 1242. Guilhabert de Castres, Raymond
de Péreille et
Pierre-Roger de Mirepoix savent ne plus compter sur des renforts
et la centaine de combattants ne résistera pas longtemps.
Une
résistance héroïque
Le siège mené sous la conduite du sénéchal
de Carcassonne Hugues de Narcis est long et pénible pour
les résistants. La nuit avec l'aide des sympathisants des environs,
des vivres sont acheminées vers le sommet. En décembre
1243, le siège qui dure depuis 7 mois a déjà,
sans succès, mobilisé 10.000 personnes. C'est l'évêque
d'Albi, Durand, un habile ingénieur qui décidera
du sort de la bataille en réussissant à installer une pierrière
et à accabler de tous les projectiles les assiégés.
Les cathares répliqueront bien en hissant la même barbacane,
mais elle sera malheureusement détruite avec l'aide de montagnards
basques. Pierre-Roger de Mirepoix n'a plus de solution que de négocier
la reddition. Il tergiverse, cherche à gagner du temps en prétextant
que tout le monde se rendra après Pâques, soit trois mois
plus tard. En fait en cette veille de Noël, Pierre-Roger de Mirepoix
cherche à évacuer l'immense trésor amassé
depuis plusieurs années.
Le
déménagement du 1er trésor.
Pour les cathares qui résistent, nulle question de prendre la fuite.
Un accord se prépare sur la vie sauve aux combattants en récompense
de leur héroïsme à ceux qui renieront leur religion.
Pour les autres, c'est le bûcher qui sera leur destination. C'est
à Noël 1243 que Matheus et Pierre Bonnet arriveront
à fuir Montségur en prenant tous les chevaux valides
du lieu. Le trésor des cathares composé de pièces
d'or et d'argent importantes doit être acheminé vers l'Italie. Le trésor sera acheminé à cheval jusqu'à Port-la-Nouvelle
ou un bateau les attend pour les conduire en Italie à Gènes.
Les chevaux embarqueront également sur le bateau car le trésor
doit être ensuite acheminé vers Crémone. Matheus
et Pierre Bonnet suivront ce qui est actuellement le sentier
cathare entre Montségur et Port-la-Nouvelle. En cette période
de Noël, le trésor est acheminé en une semaine.
Le 1er janvier 1244, un bateau chargé d'or et d'argent du
trésor des cathares file, toutes voiles dehors, vers l'Italie,
La traversée durera 8 jours.
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